Israel signale à la Russie et à l’Iran : Nous ne redoutons pas le conflit
Analyse : l’attaque contre la base aérienne T-4 en Syrie, qui a été attribuée à Israël, a fait grimper les tensions entre Jérusalem et Moscou et envoie un message démontrant qu’Israël ne permettra pas de présence militaire Iranienne en Syrie, même au prix de frictions armées avec la Russie.
Si Israël est bien à l’origine de la frappe de missiles contre la base aérienne militaire T4 en Syrie, on peut supposer avec certitude que l’attaque a été menée pour empêcher les Iraniens de continuer à établir leur présence militaire en Syrie et à améliorer la capacité des Gardiens de la Révolution et les milices chiites d’agir plus en profondeur contre Israël.
La base T-4 est située à des centaines de kilomètres de distance de la frontière israélienne, entre la ville de Homs et celle de Palmyre. En plus de forces aériennes et terrestres syriennes, la base est utilisée par les Gardiens de la Révolution iranienne. Une petite force aérienne russe (hélicoptères) est aussi stationnée sur la base. La localisation de la Base T-4 jouer un rôle crucial dansles combats au Moyen-Orient, puisqu’elle est située au beau milieu de la section syrienne du couloir aérien et terrestre allant de Téhéran, à travers le Liban et les ports syriens de la Méditerranée.
C’est véritablement l’éloignement de la localisation de cette base qui offre à l’Iran un certain sentiment de sécurité – bien plus que l’Aéroport international de Damas, qui n’est situé qu’à 40 km d’Israël – et c’est là que les composants technologiques des milices sous les ordres des Gardiens de la Révolution sont stockés.
Il y a à peine deux mois, un drone furtif des gardiens de la révolution a tenté d’infiltrer l’espace aérien israélien en décollant de cette base aérienne T-4. De plus, chacun sait que les gardiens de la révolution supervisent les passages de la frontière irao-syrienne qu’ils contrôlent à partir de cette base T-4.
La Russie a très vite dénoncé Israël
Et donc, si Israël a bel et bien attaqué la base T-4 – comme la Russie et la Syrie le prétendent – c’était pour empêcher toute modification du rapport de forces dans la guerre entre les guerres. Cela signifie que cette action a été menée pour éviter “l’érosion” de la supériorité d’Israël en matière de renseignements et de conduite opérationnelle dans les zones de combat proches de ses frontières, érosion qui rendrait plus difficile pour Tsahal la gestion de certaines menaces en temps de guerre.
La deuxième raison de cette attaque consiste à prouver à la Syrie et en particulier à l’Iran et à la Russie, qu’Israël st déterminé à empêcher le retranchement de l’Iran en Syrie d’une manière qui mettrait en danger sa propre sécurité nationale, en faisant usage de toutes les mesures possibles à sa disposition.
Cependant, il y a deux mois, les responsables iraniens ont déclaré que toute attaque contre les forces iraniennes en Syrie recevrait “de fortes représailles iraniennes”. Lors de la frappe nocturne de la base T-4, selon des sources de l’opposition -qui ne sont pas toujours fiables – il y aurait eu au moins 14 morts, dont des Iraniens, experts et officier supérieur (colonel Mehdi Deghan).
Par conséquent, il est possible que nous assistions très bientôt – peut-être même dans les jours à suivre – à une action de représailles iraniennes. IL est important de conserver à l’esprit que les Iraniens répliquent, normalement, non seulement où ils ont été attaqués, mais aussi par l’entremise de leurs infrastructures terroristes à travers le globe (Inde, Amérique latine, Thaïlande, Europe)…
Le fait est particulièrement intéressant à noter que le Kremlin et le régime Assad ont été prompts à diffuser des communiquer pour affirmer que ni les Américains ni les Français n’étaient responsables de cette frappe, mais bien Israël.
Ceci en dépit du fait que les missiles provenaient de la Mer Méditerranée, ont survolé le Liban et frappé la base T-4, exactement comme les Américains lavaient fait, i l y a un an, après l’usage d’armes chimiques au gaz Sarin contre des rebelles dans la province d’Idlib, qui avait fait 84 morts, essentiellement des civils. Alors, Trump avait décidé de répliquer par le tir de missiles de croisière Tomahawks contre la base de Shayrat d’où avaient décollé les avions lanceurs de bombes chimiques.